Soixante ans après la dictature militaire, le difficile travail de mémoire

Soixante ans après le coup d’État militaire qui a plongé le Brésil dans vingt-et-un ans de dictature, le pays peine à affronter ses vieux démons. Des nostalgiques de la dictature aux victimes encore en vie et souhaitant raviver la mémoire d’une population qui a rapidement fait table rase du passé, nous sommes partis à la rencontre de ces Brésiliens profondément divisés.

Cette année, le Brésil commémore le soixantième anniversaire du coup d'État militaire de 1964, qui a marqué le début de la dictature restée en place jusqu'en 1985. Selon la Commission de la vérité, créée en 2012 sous le gouvernement de l'ancienne présidente Dilma Rousseff, au cours des vingt-et-une années de dictature, il a pu y avoir jusqu'à 20 000 victimes. Cependant, la commission n'a, pour l’heure, réussi à prouver que 191 meurtres et 243 disparitions... Aucun des responsables n’a, à ce jour, été jugé ou puni.

Cette période sombre reste pourtant glorifiée par l'extrême droite du leader populiste Jair Bolsonaro, élu président en 2018 et resté seulement quatre ans au pouvoir. Le 8 janvier 2023,  des nostalgiques de la dictature ont même tenté de réaliser un nouveau coup d’État au Brésil, reprenant les arguments d’antan : rétablir l’ordre, protéger la famille traditionnelle et sauver le pays du communisme.

Entre nostalgie à l’extrême droite et tabou à gauche, la dictature reste une période sombre de l’histoire du Brésil, qui n’a toujours pas réussi à affronter les démons du passé.`

Reportage Fanny Lothaire, Valeria Saccone, Louise Raulais.

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